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Signature d’un accord politique entre PPA-CI et PDCI : Laurent GBAGBO s’exprime

Laurent GBAGBO PPA CI PDCI

Lors d’une cérémonie marquant la signature de l’accord entre le PPA-CI et le PDCI-RDA dans le but de défendre les valeurs du mouvement TROP C’EST TROP , Laurent GBAGBO, ancien président de la Côte d’Ivoire a dénoncé ce qu’il considère comme une dérive autoritaire du pouvoir en place en Côte d’Ivoire. Il fustige l’exclusion des opposants des prochaines échéances électorales et dénonce une volonté de retour au parti unique. L’ancien président s’est insurgé contre le projet d’un quatrième mandat présidentiel, qu’il promet de combattre. Il a également critiqué la gestion sociale actuelle, notamment une aide jugée insuffisante en faveur des populations pauvres. Enfin, il a rendu hommage à feu Henri Konan Bédié, saluant son courage politique.

President Laurent GBAGBO PPA CI PDCI

Un extrait du discours du président Laurent GBAGBO

Je suis heureux que nous soyons réunis aujourd’hui pour une double cérémonie. Nous avons signé l’accord entre le PDCI-RDA et le PPA-CI, ce qui est une excellente chose. Il y a des points communs sur lesquels nous devons nous battre, et c’est pour défendre ces valeurs-là que nous avons créé le mouvement TROP C’EST TROP.

Vous êtes au pouvoir et vous décidez que tous vos adversaires ne seront pas candidats ? C’est quoi ça ? On va où, là ? Oui, vous êtes au pouvoir, mais si vous ne laissez pas aux autres la possibilité de se battre pour y accéder aussi, ce n’est plus une démocratie. Et c’est justement pour cela que nous devons ouvrir les yeux.

Moi, qui me suis battu pour que le multipartisme voie le jour en Côte d’Ivoire, je ne peux pas rester silencieux face aux dérives actuelles, qui veulent nous ramener insidieusement à un parti unique. Ce que nous voyons aujourd’hui, c’est un retour déguisé au parti unique, et je ne peux pas l’accepter.

Maintenant, on nous dit qu’on va sélectionner 2 000 familles pauvres pour leur verser une aide jusqu’en décembre 2025… Mais il n’y a que 2 000 familles pauvres en Côte d’Ivoire ? Celui qui a pris cette décision ne connaît pas ce pays. Qu’il aille parcourir les villages, il verra le visage hideux de la misère !

Il faut tenir bon, il faut tenir debout, et surtout, faire en sorte que trop ne soit pas toujours trop, que les excès cessent. Regarde quelqu’un qui veut faire un 4e mandat… Mais où vas-tu avec un 4e mandat ?

En tout cas, dites à ceux qui veulent entendre que je n’abandonnerai pas le combat contre ce 4e mandat. Pour le 3e mandat, je n’étais pas ici, j’ai appelé le Président Bédié, mais il était seul. C’est quand j’étais là-bas que j’ai pu vraiment apprécier son courage. Je me disais parfois : “Mais Président, tu ne prends pas trop de risques là ?” Et il me répondait : “Mais si on n’en prend pas, tout est foutu.” Je disais Ahoooo ! S’il disait ça, c’est qu’il avait encore de la marge.

Il faut saluer la mémoire de Bédié, car il a su, à des moments cruciaux, adopter les bonnes positions. Et comme je n’étais pas là, je ne pouvais pas lui en dire plus, car cela aurait pu ressembler à une incitation extérieure. Mais il a été brave. Et sa disparition brutale a été un véritable choc pour la Côte d’Ivoire.

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